La Chine mène sa contre-offensive diplomatique face à des pays rivaux de plus en plus déterminés

Le président chinois, Xi Jinping (au centre), reçoit le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, (à sa droite), à Pékin, le 9 avril 2024. MINISTèRE RUSSE DES AFFAIRES éTRANGèRES VIA AP Le ballet de dignitaires étrangers est incessant à Pékin, mettant en scène une vision du monde avec la Chine au centre, mais aussi une relation avec certains de ses voisins et l’Occident qui ne cesse de se détériorer. La secrétaire américaine du Trésor, Janet Yellen, n’avait pas encore quitté la capitale chinoise, lundi 8 avril, qu’y atterrissait le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov. Ce chevauchement de calendriers est une bravade toute symbolique. Ces visites interviennent au moment où le président américain, Joe Biden, sécurise, en amont de l’élection présidentielle de novembre, le réseau d’alliances des Etats-Unis dans la région Asie-Pacifique, qui risquerait de vaciller en cas de retour au pouvoir de Donald Trump. M. Biden a accueilli du mardi 9 au jeudi 11 avril à Washington le premier ministre japonais, Fumio Kishida, pour annoncer un renforcement de l’alliance militaire entre leurs deux pays, puis a reçu avec lui le président philippin, Ferdinand Marcos Jr. Les Philippines sont mises en difficulté en mer de Chine méridionale sur l’atoll des Spratleys, sur le banc Second Thomas, où les gardes-côtes chinois bloquent le ravitaillement de la poignée de soldats stationnés sur une épave vieillissante, le Sierra Madre. Le président américain a précisé jeudi que « toute attaque contre un avion, un navire ou les forces armées philippines en Mer de Chine méridionale déclencherait la mise en œuvre du traité de défense mutuelle ». La Chine ne masque pas sa colère, accusant les Etats-Unis de « calomnie ». « Les Etats-Unis et le Japon détournent les faits, ils enfreignent la souveraineté territoriale de la Chine et violent le droit et les principes fondamentaux des relations internationales. Ce sont eux qui posent une réelle menace à la paix et à la stabilité de la région », a déclaré jeudi la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Mao Ning. Convergence avec Moscou Au cours de ses quatre jours de visite en Chine, Mme Yellen – qui est repartie mardi 9 avril – avait menacé de « conséquences significatives » les entreprises chinoises qui fourniraient un soutien matériel à la guerre menée par la Russie en Ukraine. Mais, comme un pied de nez à ces mises en garde, le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a déclaré lundi au côté de son homologue russe, que les deux pays « continueront à renforcer leur coopération stratégique sur la scène mondiale et à s’apporter mutuellement un soutien de poids ». Le passage de M. Lavrov en Chine devait préparer la visite qu’y effectuera le président russe, probablement en mai, ce qui constituerait son premier déplacement à l’étranger depuis sa réélection, le 17 mars. Il vous reste 58.11% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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