Après des frappes pakistanaises qui ont tué huit civils dans deux provinces d’Afghanistan proches de la frontière avec commune, Kaboul a menacé Islamabad de conséquences incontrôlables, lundi 18 mars. « Vers 3 heures [23 h 30 dimanche, heure à Paris], des appareils pakistanais ont bombardé les maisons de civils », a annoncé le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, précisant que ces attaques avaient fait six morts dans la province de Paktika, et que « deux femmes ont été tuées » dans la province de Khost. L’Afghanistan « condamne fermement ces attaques », a poursuivi le porte-parole officiel, dénonçant une « violation de la souveraineté » de son pays. « Ces attaques peuvent avoir des conséquences que le Pakistan ne serait pas capable de contrôler », a-t-il menacé. « Le peuple du Pakistan et le nouveau gouvernement civil ne devraient pas laisser quelques généraux poursuivre des politiques erronées […] qui portent atteinte aux relations des deux pays musulmans voisins, avec de telles actions éhontées », a-t-il poursuivi. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Au Pakistan, un attentat fait plus de quarante morts lors d’un rassemblement politique Ajouter à vos sélections Tensions frontalières accrues Depuis le retour au pouvoir des talibans à Kaboul, en 2021, les tensions frontalières entre les deux pays se sont accrues. Le Pakistan affirme que des groupes armés, comme les talibans pakistanais du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), mènent des attaques planifiées du sol afghan, à travers une frontière poreuse. Ces attaques surviennent deux jours après que des assaillants ont tué sept soldats dans le nord-ouest du Pakistan, dans le district du Waziristan du Nord, près de la frontière avec l’Afghanistan. Cette attaque a été attribuée par le président pakistanais, Asif Ali Zardari, à des « terroristes ». Il a promis qu’Islamabad y répondrait « avec fermeté » et « quels qu’en soient l’auteur et le pays d’où il vient ». Le gouvernement afghan a toujours nié abriter des groupes armés étrangers et assuré qu’il ne permettrait à personne d’utiliser le sol afghan pour lancer des attaques contre ses voisins. « Des bombardements ont eu lieu [à Khost] », a déclaré pour sa part à l’Agence France-Presse (AFP) Ahmad Osmani, directeur du département de l’information et la culture de la province. Le responsable a évoqué « des avions de combat et des drones [qui] survolaient » la zone. Une source du TTP, qui n’a pas souhaité s’identifier, a fait état lundi de neuf morts dans des bombardements dans la seule province de Paktika. « Une maison a été visée et deux femmes et sept enfants ont été tués », a-t-il dit dans un message à l’AFP. Des tirs de l’armée pakistanaise contre l’est de l’Afghanistan en avril 2022 avaient fait une cinquantaine de morts, Islamabad ayant exigé de Kaboul « des mesures sévères » contre les militants qui attaquent son territoire. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le Pakistan expulse des milliers de réfugiés : « Je retourne en Afghanistan, où je n’ai personne, seul Dieu pourra m’aider » Ajouter à vos sélections Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu
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L’Afghanistan menace le Pakistan de conséquences incontrôlables après des frappes qui ont fait huit morts
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