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les reines des hautes terres

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les reines des hautes terres



Image extraite du documentaire « Terres de femmes : Indonésie, les Minangkabau », d’Agnès Molias. TOURNEZ S’IL VOUS PLAÎT ARTE – VENDREDI 9 AOÛT À 10 H 20 – SÉRIE DOCUMENTAIRE Les Minangkabau sont un peuple musulman d’Indonésie composé de trois millions de personnes, sur l’île de Sumatra. Leur particularité ? Ils constituent la plus grande société matrilinéaire du monde. Ce sont les femmes qui transmettent leur nom, qui héritent de la maison et des rizières et qui gèrent les finances. Leurs maris sont mis au rang d’« invité ». Un matriarcat qui ne pose pas de problème à Buyung : « Je vis bien, parce que ma femme m’entretient, c’est elle qui gagne notre vie. » Il voit bien qu’il doit s’expliquer face à Agnès Molia, qui réalise le documentaire : « C’est vrai que c’est étonnant que notre matriarcat ait perduré, malgré l’arrivée de l’islam. Les gens qui ont apporté l’islam dans ce pays au XIIIe siècle étaient des commerçants, pas des religieux. Avant, les Minangkabau étaient hindouistes. Je sens que les droits des femmes sont importants ici, et que ce n’est pas pareil qu’ailleurs. Moi, le voile, honnêtement, je trouve ça bien. Mais la burqa et le tchador, je trouve ça trop. On perd la beauté des femmes quand elles sont entièrement voilées. » Ce pouvoir féminin peut être lourd à porter, mais il fait la fierté des cheffes de famille comme Anna, jeune Minangkabau qui s’apprête à se marier. Pour ses parents, le mariage d’Anna est très important, car elle seule pourra continuer la lignée familiale et hériter. Parée de merveilles Son enterrement de vie de jeune fille et ses noces se doivent d’être majestueux : ornements dorés, pierres précieuses, tissus rares, l’héritière doit être parée de merveilles, et porter une lourde couronne d’or. « Cette couronne, c’est une façon de dire que la femme va avoir une grande responsabilité sur les épaules, mais qu’elle doit rester digne, forte et droite, malgré le fardeau qu’elle porte », explique-t-elle. Chez les Minangkabau, ce sont les hommes qui payent la dot. L’argent que son futur mari, Zaqi, gagne, c’est Anna qui le touche, c’est elle qui gère les finances. Lui n’y voit pas de problème : « Ça ne me dérange pas du tout, il n’y aura pas de conflits entre nous à propos de ça. C’est son rôle, elle est habituée à le faire, pas moi. » Certaines femmes voient ce pouvoir comme un fardeau. « On est bonnes pour rester à la maison et s’occuper du foyer, dit par exemple Gemi, la fille de Buyung. Je pense que ce n’est pas à la femme de devenir cheffe et de gérer des milliers de gens. (…) Je me sens beaucoup plus concernée par l’islam que par la tradition matrilinéaire. » Rester forte Wil a 47 ans, et elle non plus n’est guère enchantée par les avantages de son rôle de mater familias. Elle est l’héritière de sa famille, sa grande demeure est décorée de formes arrondies colorées. Les « cornes de buffle » typiques du toit sont censées l’inciter à rester forte. Mais entretenir une telle maison coûte très cher : tous les mois, Wil s’inquiète pour ses factures d’eau et d’électricité. Le Monde Ateliers Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences Découvrir « C’est dur, c’est vraiment très dur, mais on n’a pas le droit de vendre son héritage, c’est interdit chez les Minangkabau », déplore-t-elle. Et de mettre en garde : « Je crois que de plus en plus d’hommes cherchent à voler le pouvoir des femmes, même s’ils n’en ont pas le droit. » Terres de femmes : Indonésie, les Minangkabau, d’Agnès Molia (Fr., 2019, 4x52min). Clara Rosello Réutiliser ce contenu



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