Le ministre de la défense, Sébastien Lecornu, le 8 novembre 2023, à Paris. CLAUDIA GRECO / REUTERS Pour la seconde fois depuis qu’il a pris ses fonctions en mai 2022, le ministre des armées, Sébastien Lecornu, va effectuer une tournée dans l’Indo-Pacifique. Il s’y rendra avec son cabinet et des représentants des états-majors français. Prévu du 2 au 8 décembre, ce voyage doit l’emmener d’abord aux Philippines, en Nouvelle-Calédonie, puis en Malaisie. Ce long périple se fait à l’occasion du dixième anniversaire du Forum des ministres de la défense du Pacifique Sud – la seule instance ayant trait aux questions militaires à laquelle la France est associée de plein droit dans la région, et qui réunit les ministres de la défense de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, des Fidji, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, ainsi que des îles Tonga. Alors que Paris essaye tant que bien mal, depuis 2019, de donner corps à une stratégie globale dans l’Indo-Pacifique, ce forum aura lieu, à l’initiative de la France, à Nouméa. Une façon de montrer qu’elle souhaite instaurer une nouvelle dynamique à ce forum, dont elle est membre depuis 2013. Plusieurs annonces devraient être égrenées au fil de cette tournée. Le ministre des armées pourrait notamment détailler le contenu de l’« académie du Pacifique » annoncée par M. Macron en août, lors de sa tournée dans la région. Alors que 1 600 militaires sont déployés en Nouvelle-Calédonie et 1 200 en Polynésie française, le président de la République avait présenté cette académie comme un nouveau pôle de formation à destination des forces militaires des pays de la région ainsi que comme un centre d’« aguerrissement » pour les soldats français. Des micro-Etats sans armée Le concept d’« académie » est aujourd’hui en vogue au sein des armées. Il y a quelques mois, la France l’avait déjà présenté comme une potentielle solution de reconversion pour ses bases françaises du Gabon, du Sénégal ou de Côte d’Ivoire, afin de lisser l’image de ces déploiements militaires souvent contestés, tout en permettant de poursuivre un travail d’influence dans des zones sous pression. En plus de cette académie à Nouméa, la marine française voudrait en outre multiplier les embarquements conjoints avec des officiers d’autres pays de la zone. Lire aussi le décryptage : Article réservé à nos abonnés La France va encore réduire sa présence militaire en Afrique Dans le Pacifique Sud, les Français marchent toutefois sur des œufs sur les questions de défense. Seules les îles Fidji, les îles Tonga et la Papouasie-Nouvelle-Guinée disposent de forces militaires dans la région. Même si le Vanuatu et les îles Salomon réfléchissent à s’en doter, tous les autres Etats insulaires de la région, des îles Cook aux Kiribati en passant par les îles Marshall ou encore la Micronésie, sont aujourd’hui sans armée. Beaucoup de ces micro-Etats sont par ailleurs beaucoup plus soucieux des problématiques environnementales que sécuritaires, et cherchent avant tout à rester à équidistance des tensions entre la Chine et les Occidentaux, Etats-Unis en tête. Il vous reste 55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Source link
Sébastien Lecornu en tournée dans l’Indo-Pacifique pour dynamiser la stratégie de défense française
0