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comment les militants d’extrême droite du RSS pèsent sur les élections législatives indiennes

by News7
comment les militants d’extrême droite du RSS pèsent sur les élections législatives indiennes



Ils sont une vingtaine, rien que des ombres dans la nuit tombée, silhouettes floues dans le nuage de pollution dont les effluves montent du bas de la rue engluée dans la circulation du soir. Figés devant un drapeau couleur safran en forme de double triangle, ils saluent l’oriflamme en ramenant le bras droit le long du corps à hauteur de poitrine, la main tendue à l’horizontale. Une sorte de version indienne du salut fasciste. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Inde, des élections législatives sous l’emprise de Narendra Modi Ajouter à vos sélections Derrière eux, à l’orée d’un terrain vague, une porte monumentale surmontée d’un triple dôme marque l’entrée d’un temple hindou érigé plus haut sur la colline. Etrange lieu pour une rencontre, drôle d’endroit pour un meeting. Nous sommes à Pune, grosse ville de plus de quatre millions d’habitants, située dans le Maharasthra, cet immense Etat du centre de l’Inde dont la capitale est Bombay. Ces fiers gaillards, âgés de 17 à 50 ans, sont membres d’une organisation ultranationaliste hindoue, Rashtriya Swayamsevak Sangh (« Association des volontaires nationaux »), que tout le monde désigne dans le pays par ses initiales, « RSS ». Trois lettres qui font frémir ou vibrer, tout dépend des orientations politiques et de la communauté à laquelle on appartient : les minorités religieuses – musulmans et chrétiens – sont dans la ligne de mire de ces « ultras ». Des jeunes membres du RSS, à Pune, le 18 avril 2024. Des jeunes membres du RSS, à Pune, le 18 avril 2024. TANIYA SARKAR POUR « LE MONDE » « J’aime ma nation, je suis devenu swayamsevak car je veux servir la nation », proclame, après le salut au drapeau, Umkareshwar, 17 ans, un adolescent en sandales et tee-shirt. Il vit dans un bidonville, juste à côté, mais il étudie l’informatique, avec l’appui du RSS, et compte bien devenir ingénieur « dans le numérique ». Même si un certain nombre de sympathisants appartiennent aux classes aisées, voire très riches, le mouvement ratisse large, notamment chez les pauvres. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En Inde, les intellectuels muselés par les nationalistes hindous Ajouter à vos sélections « Bharat mata ki jaï ! [“vive notre mère l’Inde !”] », s’époumonent les participants de cette réunion vespérale. Un peu plus tôt, ils s’étaient affrontés, rituellement, histoire de s’aguerrir : mêlées genre rugby, batailles à coups de bâtons de bambou, mais aussi échanges plus intellectuels où l’on discute de tout et, bien sûr, de politique. « En 2015, nous avions passé une soirée à parler des meurtres des dessinateurs de Charlie Hebdo », rappelle l’un d’eux. Il est 20 heures, c’est la fin du rendez-vous quotidien des militants dans l’une des quelque deux mille shakhas (« branches ») du RSS à Pune ; il y en aurait plus de 80 000 dans toute l’Inde. Le nombre d’adhérents est difficile à évaluer : l’organisation n’est pas un parti, les activistes ne sont pas « encartés ». Tout juste les experts estiment-ils les effectifs globaux à environ huit millions de personnes. Et de nouveaux candidats cognent à la porte… Selon le quotidien The Hindu, le nombre de militants « a doublé depuis 2014 et progresse de 25 % l’an ». Il vous reste 76.6% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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